Jacqueline nous fait vivre cette fois-ci notre sommeil. Elle nous fait voyager entre rêves et cauchemars.
Tout un art pour nous faire partager ces émotions si fortes ...
Merci Madame Souza-Conti.
De la
fenêtre on aperçoit les enfants de l’école voisine qui rient et s’ébattent dans
la cour,
Des amants,
des maris entrent dans votre vie, d’autres ne vous regardent même pas, ne vous
voient plus,
passant devant vous comme des fantômes, filant sans se retourner,
Des femmes
aussi qui vous regardent étrangement
Vos amies
d’hier sont devenues des ennemies,
Au milieu
d’une foule bigarrée et mouvante, vous vous promenez en tenue légère, indécente
et ne savez que faire pour y remédier.
Vous
disputez des gens que vous aimez, pourquoi ?
Vous êtes
loin, dans une maison inconnue, mais pourtant bien chez vous,
Ou encore
avec des gens que jamais vous ne fréquenteriez, trop riches, trop mauvais, trop différents,
minables,
Vous habitez
une maison inhospitalière trop grande, trop sombre, froide,
Vos proches
sont méconnaissables et pourtant vous les reconnaissez
Votre
conjoint a des maitresses qui se trémoussent sur le lit conjugal,
Vous êtes
désespérée car vous ne trouvez pas de toilettes ou bien qu’elles n’ont pas de
porte,
Vous
voudriez fuir ce monde grouillant, stressant, mais vos yeux sont aveugles et
vous ne pouvez pas
vous diriger dans cette pénombre ...
Puis, sur
vos paupières fermées vous entrevoyez la lumière pâle de l’aube se faufiler au
travers des rideaux ...
Plus de voix
qui éclatent, ni de portes qui claquent,
Plus de cris
joyeux, plus de tendresse,
Le calme, ce
grand calme qui vous angoisse
Les morts
sont repartis, les vivants aussi,
Les rêves
délicieux ou les cauchemars s’effacent sans laisser de traces.
Plus un son,
plus une voix, plus un rire,
Une seule et
unique respiration subsiste assourdissante dans le silence total,
Ce silence
qui revient chaque matin après les nuits animées, nourries de rêves,
Ce silence
qui pèse sur votre corps comme une chape de plomb,
Ce silence
paralysant et glacial qui vous rappelle chaque jour, le vide de votre corps, de
vos pensées, de
votre vie,
Ce silence
qui vous ramène inexorablement à une nouvelle journée de solitude.
.
Jacqueline
SOUZA-CONTI
(Bretoncelles - Orne 61)
Surprenant et envoûtant ce regard sur... l'aube finalement! Bisous Chantalou, ce texte m'a bien plu
RépondreSupprimerCoucou ma Chantaloup
RépondreSupprimerC'est un texte magnifique, même avec ses côtés cauchemardesques !
Bravo à Jacqueline
Bisous
Béa kimcat
Très belle écriture, qui me ressemble et m'interpelle. Merci
RépondreSupprimerLulla bell
Très beau texte!
RépondreSupprimerCe texte est superbe et déchirant à la fois.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup. Le drame de la solitude pire que les pires cauchemars, bien vu ! Puisse les jeunes prendre conscience de la détresse de leur parent solitaire.
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